lundi 27 février 2006

Antisémitisme.

Entendu il y a quelques années, alors que je recevais une famille pour des obsèques. Il s'agissait de choisir un texte biblique pour la célébration, et nous nous sommes arrêtés sur la deuxième épître à Timothée : Souviens-toi de Jésus-Christ, le fils de David. Une soeur de la défunte s'est alors exclamée : "Fils de David, on ne va quand même pas lire ça dans une église, non ?"...

dimanche 19 février 2006

Les deux moments importants de la vie.

Entendu à l'instant sur France-Info, dans la bouche de Michel Serres : "Il n'y a que deux moments importants dans la vie : maintenant, et à l'heure de notre mort". J'avoue que je n'avais jamais pensé au Je vous salue Marie de cette manière.
Il est vrai que tel nous sommes maintenant, sans doute autre serons-nous, à l'heure de notre mort. Pour Michel Serres ce soir, cela signifie qu'il faut nous garder de décider aujourd'hui ce que nous voudrions à la veille de mourir ; et donc nous méfier absolument des "dernières volontés" exprimées par quelqu'un qui est dans la force de l'âge...

samedi 18 février 2006

La vie plus belle des étrangers.

Dans Plus belle la vie, une des héroïnes (je crois que c'est Juliette, mais je m'y perds un peu) décide d'épouser un sans-papiers tchadien pour l'aider à rester en France.
Je vous passe les détails, l'histoire du jeune Tchadien, la colère du papa de Juliette qui est de toute façon un pourri de première ; ce qui est bien, c'est que le Tchadien n'est pas un clochard qui sent mauvais, c'est un mec comme tout le monde, il est journaliste, sympa, et on a forcément envie de l'aider.
C'est drôle, mais à travers cette histoire, on ne peut pas s'empêcher de faire le parallèle avec les gens qui cachaient les Juifs pendant la guerre. C'est terrible, cet adjoint au maire qui annonce à Juliette que si c'est un mariage blanc elle risque la prison... Et son ami, il va aller en camp de concentration ? Et si c'était ça, justement ? Si un jour nous nous réveillions tous avec la gueule de bois, réalisant combien de gens nous avons condamné au désespoir uniquement par égoïsme (et aussi par bêtise) ?
J'espère que le Tchadien va pouvoir vivre à Marseille et que Juliette va l'épouser.

Si ce genre d'engagement ne vous fait pas peur :
http://www.contreimmigrationjetable.org/article.php3?id_article=7
Dora Maar

Pour me consoler de mon faux départ pour le Congo : petite visite à Paris de deux expos qui me faisaient envie, la collection Philips (pour voir le déjeûner des Canotiers) et Dora Maar au Musée Picasso. Mention spéciale pour Dora Maar : assister presque en direct au travail de Picasso, à la genèse de Guernica, ça c'est une expérience. Il paraît qu'elle a été rendue quasi folle par sa rupture avec le peintre. Je suis resté deux heures à l'intérieur du musée sans avoir vu le temps passer.
Télé.

Dans Télérama cette semaine, quelque chose qui me fait plaisir (enfin disons que ca me rend un peu moins bête) : tout un dossier sur Plus belle la vie, une série qui se passe à Marseille et avec laquelle j'ai tout de suite accroché. Il paraît que tout le monde adore ! Moi qui pensais avoir des goûts de midinette... Un phénomène ce truc ! des histoires à dormir debout, et pourtant on ne peut pas s'empêcher de se reconnaître dans tous les problèmes de ces gens comme tout le monde à qui il arrive des aventures incroyables.

mercredi 15 février 2006

Ecouter et parler.

Hier soir, presque à l'improviste, une trentaine de personnes se sont retrouvées dans une salle du rez-de-chaussée pour parler de cette fameuse affaire des caricatures.
Le débat a été ce qu'il a pu ; hommes et femmes d'horizons divers se sont exprimés, les uns pour parler de liberté, les autres de respect. Nous avons eu du mal, me semble-t-il, à rester dans les limites de ce qu'aurait du être l'exercice : ce qui se passe ici et maintenant, et non la violence au loin, grossie par la loupe de la télé et servie sur le plateau du repas du soir.
Du moins chacun aura-t-il eu le temps de parler et d'être écouté.
Ce temps est trop rare dans une vie qui ne fait pas sa place à l'expression de chacun. Je me dis en sortant qu'il faudrait pouvoir proposer ce genre d'exercice à chaque fois qu'un fait d'actualité vient perturber notre existence.
Pas de Congo pour cette année...

J'aurais du m'envoler ce matin pour Kinshasa. C'était sans compter avec les petits problèmes de la vie quotidienne africaine : l'ambassade est, pour une durée indéterminée, en rupture de visas. C'est aussi bête que ça : un fonctionnaire, dans son bureau, a omis de remplir la boîte à chaussures dans laquelle il range les précieux timbres qu'il appose sur les passeports des candidats au voyage. Me voilà gros Jean comme devant, avec un agenda vide qui m'offre de vertigineux espaces de liberté...
Le recteur du séminaire où je devais enseigner est assez désespéré. Tout était prêt pour m'accueillir, les étudiants rentrés de cours, le ménage fait dans la chambre depuis ce matin. Je sens surtout une fureur contre un régime politique et une administration dont l'incapacité atteint des sommets insoupçonnés. Moi, je ne vais quand même pas me plaindre : je ne perds dans l'affaire que le prix du voyage (trop tard pour être remboursé), même si j'aurais préféré faire cadeaux des mille euros et quelque aux séminaristes qui en ont besoin plus que moi.

mercredi 8 février 2006

Economie et foi.

C'était hier soir, dans un petit salon de La Cloche : une douzaine de membres du Rotary m'avait demandé de présenter Repères dans une économie mondialisée, publié cette année par la Commission sociale de l'épiscopat.
Comme souvent dans ce genre de rencontre, l'assistance semble vraiment intéressée et beaucoup découvrent que l'Eglise catholique tient sur l'économie un discours crédible et peu connu.
Il semble toutefois que les foules n'étaient pas au rendez-vous. Un ami m'a confié que la soirée qui avait attiré le plus de monde était celle consacrée à l'hypnose.
Justice.

Aujourd'hui, audition du juge qui a instruit l'affaire d'Outreau. C'est réjouissant de voir à quel point l'opinion est mobilisée autour de la manière dont la justice est rendu dans notre pays.

Il y a quelques années, dans le petit village d'Ahuy, tout près d'ici, un homme, accusé d'avoir abusé d'une petite fille placée en nourrice chez son épouse, avait été emprisonné plusieurs longues semaines sans autre jugement que la décision d'un homme qui, comme à Outreau, s'était basé sur la déclaration d'un très jeune enfant manipulé par sa mère. Il est maintenant libre et lavé de tout soupçon, mais le traumatisme demeure. Il n'a pas obtenu de réparation du préjudice subi, ni d'excuses, bien entendu.
D'autres ont été condamnés eux aussi sur les seules affirmations de victimes tout aussi peu fiables que les jeunes d'Outreau. Je pense en particulier à François Lefort, condamné l'an dernier après un procès dont les médias eux-mêmes avaient relevé les incohérences.

Personnellement, j'ai renoncé depuis longtemps à recevoir seuls des enfants chez moi. Je sais que certains jeunes de l'aumônerie ont été interrogés par leurs parents sur mon attitude à leur égard. Une méfiance s'est instaurée.

jeudi 2 février 2006

Caricature

Sujet de ce matin, chez tous les commercants du quartier : les caricatures de Mohamed (le prophète de l'islam, pas le boucher du coin) parues dans "France-Soir". Les avis sont partagés. Mon avis à moi l'est également... Tout ce que je vois, c'est que cela fait monter un petit peu plus la tension entre les personnes, pour ne pas dire les communautés.
Le boulanger (musulman) me fait part de son inquiétude : ce genre d'affaires ne fait que verser de l'eau au moulin des extrémistes.

En sortant du magasin, mon sac plein de pommes et de fromages se perce. Ca, c'est une vraie catastrophe ! Tout s'est mis à rouler dans tous les sens sur le trottoir, sous le regard goguenard des passants. Le pire, c'était le camembert, qui s'est mis comme par hasard sur la tranche et a filé droit devant ; je l'ai arrêté juste avant qu'une voiture ne passe dessus. Heureusement, une dame, convenablement voilée, m'a donné un autre sac pour que je puisse récupérer mes affaires...

mercredi 1 février 2006

Communautarisme.

A l'invitation d'une association étudiante, j'ai participé il y a quelque temps à un débat sur la laïcité. Un mot est revenu souvent : celui de "communautarisme". Il a été impossible de nous mettre d'accord sur une définition...
Deux réflexions me viennent.
La première : ceux qui partent en guerre contre le communautarisme peuvent être aussi ceux qui le pratiquent. Ainsi, un maire constituera son conseil municipal en tenant compte des Cathos, des Musulmans, des Juifs, des gays, des Francs-maçons... En politique, il y a le discours et le pragmatisme.
La deuxième : peut-il y avoir un Islam autre que séparé du reste de la nation, à partir du moment où un Musulman est quelqu'un qui se nourrit différemment, qui doit interrompre son activité pour prier à des heures précises de la journée, qui consacre un mois par an à pratiquer un jeûne difficile ?